La crise sanitaire a affecté le moral de plusieurs personnes. Les niveaux de stress et d’anxiété ne cessent d’augmenter et les aliments deviennent rapidement des sources de réconfort. Le télétravail, avec l’accessibilité constante au garde-manger, expose aussi davantage aux pertes de contrôle. Pourquoi ne pas travailler votre relation avec les aliments?
Texte rédigé par Isabelle Huot, docteure en nutrition
Mangez-vous vos émotions?
- Avez-vous tendance à manger lorsque vous ressentez une émotion négative (stress, anxiété, jalousie, envie, peur, etc.)?
- Mangez-vous en cachette, à l’abri du regard des autres?
- Mangez-vous parfois de grande quantité de nourriture dans un court laps de temps?
- Ressentez-vous de la culpabilité après avoir mangé ?
- Avez-vous du mal à reconnaître vos signaux de faim et de satiété?
Si vous avez répondu oui à l’une ou plusieurs de ces questions, votre relation avec les aliments mérite d’être améliorée.
Cap sur 7 conseils de pro!
- Écrivez votre journal alimentaire
Pour prendre conscience des raisons qui vous poussent à manger, écrivez un journal détaillé avec les épisodes de fringales incontrôlables et tentez d’analyser la situation. Qu’est-ce qui a provoqué l’envie soudaine de manger (souvent des aliments sucrés) ? Identifier l’émotion est la première étape pour mieux se comprendre et trouver des stratégies bienveillantes. - Évitez le tout ou rien
La consommation d’un aliment que vous jugez moins sain (chocolat, biscuit, gâteau, etc.) peut vous amener une pensée automatique de type : « tant qu’à y être… aussi bien continuer à dévorer tout ce qui me tombe sous la main et je recommencerai à bien manger demain ». Il faut se défaire du tout ou rien, ce n’est pas parce que vous avez mangé un beigne ou un morceau de chocolat que votre journée, encore moins votre semaine est gâchée. - Changez vos pensées automatiques
La culpabilité est souvent de la partie. Cessez de vous considérer faible ou sans motivation. Changez plutôt votre pensée négative par une pensée alternative positive. Par exemple, au lieu de vous dire : je suis nulle, j’ai encore échoué ma tentative de régime en mangeant ce dessert, dîtes-vous : ce dessert était tellement savoureux, je me suis délectée, ça m’a fait du bien de savourer ce dessert qui me rappelle celui que ma grand-mère me faisait. - Retrouvez votre faim réelle
Bien que cet exercice puisse prendre plusieurs semaines, il s’agit d’un processus essentiel pour rétablir une bonne relation avec les aliments. Débutez par votre journal alimentaire, tentez d’évaluer sur une échelle de 1 à 10 votre faim avant le repas. Faîtes le même exercice avec votre satiété après le repas. Si votre niveau de faim est toujours élevé, l’ajout de collations est bénéfique entre les repas. Quant au niveau de satiété, on ne peut être bien physiquement après avoir trop mangé, tentez de retrouver la sensation d’être rassasié, sans être à un niveau d’inconfort physique. - Mangez en pleine conscience
Si vous mangez vos émotions, vous avez sans doute l’habitude de manger sur le coin du comptoir, dans la voiture, ou encore devant la télé. Faîtes un virage pour manger en pleine conscience, toujours assis, sans distraction. Prenez le temps de dresser une jolie table, de savourer chaque bouchée en appréciant la texture, les odeurs, les saveurs. Déposez votre fourchette entre chaque bouchée et profitez du moment présent. - N’ayez aucun aliment interdit
Aucun aliment n’est interdit, tout est une question de fréquence de consommation. Si vous vous dîtes que plus jamais vous ne mangerez de frites ou de chocolat, vous vous imposez des règles sévères qui ne peuvent que conduire à des débordements alimentaires. Une restriction cognitive amène de la compulsion alimentaire. Si les fruits, les légumes, les grains entiers, les viandes blanches et le poissons, les graines et les noix sont assurément des aliments sains, il y a aussi place à se faire plaisir en mangeant des aliments peut-être plus riches en gras et en sucre mais de façon occasionnelle et ce, surtout, sans culpabilité. - Répondez adéquatement à l’émotion
Une fois que les émotions qui vous amènent le plus souvent des pertes de contrôles sont bien identifiées, tentez de les gérer autrement que par la consommation d’aliments. Par exemple, si c’est la solitude qui vous fait manger, pensez rejoindre des amis virtuellement, si c’est le stress, adoptez des pratiques relaxantes comme le yoga ou la méditation.